Secteur de la chimie en 2024 : les enjeux économiques et sociaux

Alors que le monde continue de se remettre des impacts de la pandémie de Covid-19, le secteur de la chimie fait face à des défis et des opportunités uniques. Après une forte croissance post-Covid, la production mondiale de la chimie devrait stagner en 2023 et 2024. Cette tendance reflète les changements dynamiques survenus dans le paysage économique mondial, ainsi que les défis spécifiques rencontrés par le secteur de la chimie, en particulier en Europe.

Chimie Mondiale :

La production mondiale de la chimie a connu une période de croissance rapide après la crise du Covid-19. Cependant, cette croissance s’est ralentie et devrait stagner au cours des années à venir. Les fluctuations des marchés mondiaux, les pressions économiques et les évolutions réglementaires contribuent à cette situation, mettant ainsi en évidence la nécessité pour les acteurs de la chimie de s’adapter à un environnement en mutation constante.

Europe :

En Europe, le contexte pour la chimie s’est dégradé en 2023, en grande partie en raison de la crise énergétique qui a affecté la région. Les pénuries d’énergie et l’augmentation des coûts de production ont mis à rude épreuve les entreprises chimiques européennes, compromettant leur compétitivité sur le marché mondial. Ces défis soulignent l’importance pour les acteurs de la chimie en Europe de trouver des solutions durables pour garantir leur viabilité à long terme.

Green Deal :

Le Green Deal européen accentue les incertitudes pour les acteurs de la chimie en Europe. Bien que visant à promouvoir la durabilité et la transition vers une économie circulaire, le Green Deal soulève également des préoccupations quant à une possible distorsion de la concurrence entre les différentes régions du monde. Les entreprises de chimie en Europe doivent donc naviguer avec précaution dans ce contexte complexe et en constante évolution.

Règlementation REACH :

La nouvelle réglementation REACH, qui imposera de nouvelles contraintes aux industriels de la chimie, serait reportée au moins jusqu’aux prochaines élections européennes. Cette réglementation vise à renforcer la protection de la santé humaine et de l’environnement contre les risques chimiques, mais elle suscite également des inquiétudes quant à son impact sur la compétitivité des entreprises chimiques européennes. Les CSE et les organisations syndicales ont un rôle crucial à jouer dans le suivi de ces développements réglementaires et dans la protection des intérêts des travailleurs du secteur de la chimie.

Décarbonation :

La décarbonation du secteur de la chimie représente un défi majeur pour l’industrie. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le secteur devra se tourner vers une électrification des usages, nécessitant ainsi un accès à plus d’énergie décarbonée. Cela implique des investissements importants dans la recherche et le développement de nouvelles technologies, ainsi que des changements significatifs dans les processus de production et les pratiques commerciales.

L’ARENH, ou Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique, est un dispositif qui permet aux fournisseurs alternatifs, ainsi qu’aux industriels, de se fournir en électricité à un prix fixe de 42€/MWh, pour une limite de 100 TWh.