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du secteur Agroalimentaire – Commerce – Services

Un secteur au cœur de l’économie réelle, résilient face aux mutations structurelles et aux chocs conjoncturels.

Agroalimentaire

Depuis 2021, la sortie de la pandémie, les enjeux de réductions des émissions de GES et le choc inflationniste ont mis fin aux ambitions de croissance volume. Les industriels ont axé leur stratégie sur la valeur afin de restaurer leur profitabilité.

L’annonce, en avril 2025, des droits de douane de Trump à hauteur de 20% vient affecter distinctement les filières agroalimentaires françaises selon leur sensibilité à ce débouché et leur capacité à absorber le choc par les marges ou les prix.

  • La France est le troisième fournisseur de produits agroalimentaires des États-Unis avec des exportations annuelles d’environ 5 milliards d’euros. Les vins et spiritueux représentent à eux seuls 3,8 milliards d’euros, soit 80 % des exportations vers les États-Unis. Les autres produits comprennent les produits de boulangerie, les fromages, les préparations pour l’alimentation animale et les eaux, répartis de manière équilibrée. La balance commerciale agroalimentaire est largement excédentaire en faveur de la France.
  • La filière des vins et spiritueux est très sensible aux exportations. Les États-Unis représentent le premier marché mondial pour la filière. Les exportations ont progressé de +5 % en valeur et +9 % en volume en 2024, atteignant 32,3 millions de caisses expédiées. Lors du précédent de 2019, des taxes de 25 % avaient été appliquées, entraînant une chute de 40 % des exportations et une perte estimée à 500 M€. L’absence de surtaxe de 200 %, un temps envisagée, constitue un soulagement. Mais, pour la filière Cognac, déjà sanctionnée en Chine, et les vins de Bordeaux, en crise, il s’agit d’une nouvelle difficulté qui pourrait entraîner des ajustements à très court terme.
  • Pour la seule filière laitière, les exportations vers les Etats-Unis représentent un débouché marginal pour les entreprises françaises : 3ème débouché hors Union Européenne, 3% des exportations en valeur pour 350 M€ de Chiffre d’affaires. La filière laitière française avait déjà fait face en 2019 à des droits de douane revalorisés de 25 points pour atteindre 35 %, provoquant une baisse des exportations et  -14 M€ de débouchés US, dont 5 M€ sur les fromages Pâtes pressées entre 2019 et 2021. Les leaders de filière laitière française sont largement implantés aux Etats-Unis avec des outils de production locaux.

Face à cet environnement instable, l’étude des enjeux des filières (chaîne de valeur, débouchés export, alternatives) et de la situation de chaque entreprise (profitabilité, santé financière, capacités de production) dans le cadre des consultations annuelles, constitue un levier d’anticipation.

La Distribution Alimentaire a bénéficié significativement de la période Covid et post-Covid, avec une consommation de la restauration collective et commerciale qui s’est reportée sur la GMS

Les résultats des entreprises du secteur ont atteint un point haut, avec, toutefois, des évolutions différenciées suivant les formats. Développement de la proxi et stabilisation, voire recul, des hypers, dont la partie non alimentaire continue de souffrir, concurrencée par le e-commerce. Ainsi un certain nombre d’hypers ont-ils basculé en location gérance.
La GMS intègre la hausse de l’ensemble des matières premières mais limite la progression de l’inflation en décalant au maximum l’application des tarifs et en rognant sur ses marges. De premières grandes étapes de rapprochement des enseignes se dessinent afin de redonner des marges de manœuvre.
Les NAO à venir vont être particulièrement tendues du fait d’un effet ciseau marqué, entre attentes fortes au vu des résultats engrangés ces dernières années par les entreprises du secteur et marges en repli.

La Logistique subit de plein fouet la hausse des coûts de l’électricité et du carburant

D’une part, les transformations logistiques intervenues, automatisme pour pallier au manque de main d’œuvre, sont davantage consommatrices d’énergie. D’autre part, les désorganisations des lignes de production (manque de matière, emballage…) ont généré des taux de rupture élevés ayant un impact négatif sur le chiffre d’affaires des magasins.
La transition énergétique s’accélère avec la mise en place de parcs photovoltaïques sur les toits des entrepôts.
Mais les orientations prises ces dernières années vers les camions à gaz s’avèrent peu intéressantes, sans véritable option de substitution.
D’un point de vue social, il est à souligner l’énorme difficulté à recruter et à garder le personnel, d’autant plus que les entrepôts sont souvent situés sur des nœuds logistiques qui amplifient le phénomène.
Les changements générationnels entraînent la nécessité d’intégrer dans les organisations une plus grande prise en compte de la qualité de vie au travail, un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle.

Le luxe représente un secteur qui s’est fortement enrichi

Ceci se traduit par d’énormes tensions sociales pour une répartition de la richesse plus juste, avec un taux de rotation du personnel élevé, couplé à une tension sur les approvisionnements liée à la guerre en Ukraine.

La restauration collective a subi de plein fouet le COVID avec à la clé des plans sociaux massifs

Le redémarrage de l‘activité, associé aux nouvelles habitudes de télétravail et d’attentes des consommateurs, n’a pas permis de revenir à la situation antérieure. De plus, le personnel licencié n’est pas revenu lors de la reprise et le secteur souffre de pénuries de main d’œuvre et de compétences du fait d’une faible valorisation salariale.
Le contexte inflationniste vient jouer sur les marges des opérateurs qui tentent de répercuter la hausse des prix sur les clients. Ainsi, les négociations salariales qui s’ouvrent pour un juste maintien du pouvoir d’achat, vont être tendues.

Représentants du personnel, faites appel à SECAFI pour analyser vos marges de manœuvre et travailler sur un partage de la valeur ajoutée plus juste !